jeudi 2 juin 2011

Carnets de voyage - Walter Salles

Carnets de voyage (titre original : Diarios de motocicleta) est un film de Walter Salles, sorti en 2004, adapté du journal "Voyage à motocyclette" d'Ernesto Che Guevara. Il raconte un épisode peu connu de la vie de Che Guevara. Il narre le voyage initiatique du jeune Ernesto Guevara de la Serna, asthmatique romantique de 23 ans, bientôt diplômé de médecine, et de son grand blagueur d’ami, le biochimiste de presque 30 ans Alberto Granado. Chevauchant leur vieille Norton 500 cm² surnommée « la Vigoureuse » (« la Poderosa »), qui rendra malheureusement l’âme en court de chemin, les deux jeunes hommes en quête d’aventure et de découverte traversent l’Amérique du Sud. En 1952, ils quittent Buenos Aires, traversent successivement l’Argentine, le Chili, le Pérou, la Colombie et 4 mois après leur départ, rallient Caracas, pour l’anniversaire d’Alberto. Le but de ce voyage est de rejoindre une lèprerie au Pérou, où ils travaillèrent en tant que bénévoles.
Tout au long de leur voyage, les deux amis visitent de magnifiques paysages du continent Sud-américain, et, une fois contraints d’abandonner leur vieille moto, ils ont pu rencontrer réellement faire des rencontres. Obligés d’être mêlés à des Indiens dans les camions, ou à marcher le long des chemins poussiéreux, ils découvrent que les Indiens sont chassés de leurs terres par les « blancs », toute la pauvreté et la précarité de leur continent. Dans le film, la rencontre avec un couple dont le mari essaye de devenir mineur semble être pour Enersto la révélation de la cause pour laquelle il se battra tout au long de sa vie : la libération des peuples opprimés.
Entre l’humour débordant des deux compères, mais surtout du biochimiste moustachu séducteur et jovial, les moments d’émotions devant des paysages naturels sublimes ou lors de rencontres avec des autochtones des pays visités, les moments de joie avec les pensionnaires de la lèprerie, que la générosité et la gentillesse des deux argentins va marquer pour toujours, une mélodie de guitare électrique envoûtante qui a d’ailleurs remporté l’Oscar de la meilleure chanson originale, Walter Salles nous fait voyager avec le futur Che, révolutionnaire qui libérera Cuba avec Fidel Castro.
Avec ses deux géniaux acteurs Gael Garcia Bernal dans le rôle d’Enersto et Rodriguo de la Serna dans le rôle d’Alberto, ce film de 126 minutes a remporté deux BAFTA Awards. 


 Inès


dimanche 29 mai 2011

RENÉ MALTÊTE


    René Maltête, du vieux français « mauvaise tête », comme il se plaisait à le préciser (8 mai 1930 – 28 Novembre 2000 ) était un photographe français dont la particularité était de fixer sur sa pellicule des images insolites et humoristiques.
    
    Photographe vagabond, poète, humoriste, écologiste, il avait le talent de piéger avec son objectif des situations insolites de notre vie quotidienne. Drôles, poétiques, tendres, ses photographies ont été publiées dans la presse du monde entier et de nombreuses expositions et cartes postales ont contribué à populariser son œuvre. Marcheur à l'aventure et chasseur d'images, il débusque le Paris d'après-guerre, ce Paris-Prévert des petites gens, des quartiers populaires, des bistrots à rideaux, des jardins publics, des clochards et des pêcheurs à la ligne amarrés aux quais de Seine, des avaleurs de sabres et autres cracheurs de feu, le Paris des grandes roues de la fortune, ce Paris gris et décrépit qui grouille de vie, de tendresse et de poésie. C'est ce Paris-là que René Maltête, guette, piège et range en magasin.
   
    Il était un photographe humoristique, à la fois voleur d'images, raconteur d'histoires éclairs et metteur en scène en coulisses. Le regard de Maltête est celui d'un poète qui détecte, là où vous ne voyez rien, l'insolite miraculeux qu'offre le hasard, le décalage saugrenu de la réalité. Il s'agit de figer l'instant où deux plans de la réalité étrangers l'un à l'autre se mélangent pour donner un tout. Il était parfois irréalisable d'enregistrer cet instant fugitif, si vite déroulé que l'objectif n'a pu le piéger sur le vif. Pour photographier le miracle qui lui a échappé, le photographe, avec la patience inusable du guetteur, revient sur les lieux mêmes où le hasard lui a offert un moment de drôlerie, attend la lumière ou l'environnement qui conviennent le mieux et remet tout en scène. Mais bien plus qu'une simple image, on y trouve une réflexion philosophique.

 




« Rien de plus nécessaire que l'humour, a-t-il écrit et vécu, qui nous évite de subir les événements, dans notre impuissance individuelle à pouvoir les modifier. » 

Chloé 

Banksy


Banksy est un « street artist » britannique, né aux alentours des années 1975 à Bristol. Ces œuvres, connues dans le monde entier, font jaser à cause de leurs caractères provocants et révolutionnaires. Mais peut-être ce qui indigne le plus, c’est qu’on ne sache pas qui il est, et que personne n’est sûr à ce jour de la réelle identité du « art terrorist » aux graffitis-œuvres d’art percutantes. Deux policiers britanniques s’embrassant fougueusement, la tristement célèbre petite vietnamienne brûlée au napalm entourée des mascottes Mickey et Mc Donald, une fillette s’envolant dans les airs avec des ballons sur un mur qui sépare Israël et Palestine, une autre fillette qui procède à une fouille rapprochée sur un militaire en treillis … Les graffitis de Banksy pour la plupart réalisés au pochoir sont autant de messages d’espoir, de révolution et d’indignation poétiques à propos de faits de société, actualités politiques etc. 

C’est en 1993 que ses graffitis commencent à apparaître à Bristol et une décennie plus tard, à couvrir les murs du Royaume-Uni, Paris, Vienne, San Francisco, Barcelone et Gaza. Ne se limitant pas à des œuvres faites de nuit, secrètement et dangereusement dans les rues des mégalopoles occidentales, il réalise aussi de nombreuses peintures et sculptures toujours dans un registre d’humour grinçant et procède aussi à de nombreuses actions interdites. Ainsi, en toute illégalité mais dans la plus grande impunité, Banksy accroche dans de grands musées ses œuvres, souvent des reproductions de tableaux modifiées par ses soins. En 2006, il remplace 500 copies du disque de Paris Hilton dans quelques dizaines de magasins de musique à Londres. On y voit la jeune femme seins nus en couvertures, avec une tête de chien et sortant d’une voiture luxueuse, enjamber un groupe de sans abri. Les chansons sont aussi évidemment remixées et les titres changés : "Pourquoi suis-je célèbre ?" "A quoi suis-je utile ?" "Qu’ai-je fait ?" La même année, Banksy pose une poupée gonflable vêtue du costume orange des prisonniers de Guantanamo dans un parc d’attractions Disneyland en Californie. Autre action de grande ampleur : les peintures réalisées sur le mur de Gaza, toutes portant le message de liberté, espoir, paix. Au nombre de neuf, elle représentent pour la plupart un trou dans le mur, une issue.



Banksy, le terroriste de l’art, est pour la liberté, la paix, l’égalité, la gratuité et la liberté de l’art et la justice, contre la guerre, la famine, le travail des enfants, le racisme, le capitalisme. Avec ses œuvres admirablement réalisées, révoltées et sarcastiques, il nous faire réfléchir sur la société et adopter un autre regard. 
En décembre 2010 sortait le premier film de Banksy : "Faites le mur" (titre original : "Exit Through the Gift Shop"), documentaire sur l'art du graffiti. 

A voir aussi : http://banksy.co.uk/


Inès

INTO THE WILD - SEAN PENN

  
    Tout juste diplômé de l'université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l'existence confortable et sans surprise qui l'attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui. Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur comme un fermier un peu teigneux et une jolie chanteuse de folk. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres. Au bout de son voyage, affamé, abattu, il fera pourtant tout pour aller jusqu’au bout de son rêve : s'aventurer seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.
    Un film puissant aux résonances politiques certaines, Into the Wild émeut par ses paysages fabuleux et séduit par ses personnages très divers. Nous pouvons y découvrir une bande originale dont les paroles sont elles aussi terriblement profondes et bouleversantes.

    Au fil de ce récit morcelé et des gens que rencontre Chris McCandless, on découvre peu à peu le sens de sa démarche par son acharnement à refuser les attaches, que ce soit l’amour éperdu d’une jeune fille ou la protection d’un père de substitution. Ce film est semblable à un fleuve qui charrierait des émotions, sans jamais tricher avec les sentiments.


    Il est évident que l'acteur-réalisateur s'identifie à son personnage. Chris est le routard idéaliste et téméraire que la star a été. Le bonheur serait ailleurs, dans le déplacement même, dans l'imprévu, dans un rapport direct à la matière, aux éléments : cela, Sean Penn sait le faire passer.



Chloé