dimanche 29 mai 2011

RENÉ MALTÊTE


    René Maltête, du vieux français « mauvaise tête », comme il se plaisait à le préciser (8 mai 1930 – 28 Novembre 2000 ) était un photographe français dont la particularité était de fixer sur sa pellicule des images insolites et humoristiques.
    
    Photographe vagabond, poète, humoriste, écologiste, il avait le talent de piéger avec son objectif des situations insolites de notre vie quotidienne. Drôles, poétiques, tendres, ses photographies ont été publiées dans la presse du monde entier et de nombreuses expositions et cartes postales ont contribué à populariser son œuvre. Marcheur à l'aventure et chasseur d'images, il débusque le Paris d'après-guerre, ce Paris-Prévert des petites gens, des quartiers populaires, des bistrots à rideaux, des jardins publics, des clochards et des pêcheurs à la ligne amarrés aux quais de Seine, des avaleurs de sabres et autres cracheurs de feu, le Paris des grandes roues de la fortune, ce Paris gris et décrépit qui grouille de vie, de tendresse et de poésie. C'est ce Paris-là que René Maltête, guette, piège et range en magasin.
   
    Il était un photographe humoristique, à la fois voleur d'images, raconteur d'histoires éclairs et metteur en scène en coulisses. Le regard de Maltête est celui d'un poète qui détecte, là où vous ne voyez rien, l'insolite miraculeux qu'offre le hasard, le décalage saugrenu de la réalité. Il s'agit de figer l'instant où deux plans de la réalité étrangers l'un à l'autre se mélangent pour donner un tout. Il était parfois irréalisable d'enregistrer cet instant fugitif, si vite déroulé que l'objectif n'a pu le piéger sur le vif. Pour photographier le miracle qui lui a échappé, le photographe, avec la patience inusable du guetteur, revient sur les lieux mêmes où le hasard lui a offert un moment de drôlerie, attend la lumière ou l'environnement qui conviennent le mieux et remet tout en scène. Mais bien plus qu'une simple image, on y trouve une réflexion philosophique.

 




« Rien de plus nécessaire que l'humour, a-t-il écrit et vécu, qui nous évite de subir les événements, dans notre impuissance individuelle à pouvoir les modifier. » 

Chloé 

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